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Carnets d'archipel
2 décembre 2008

Parole de Damas

Léon-Gontran Dams, le poète à la postérité la plus ténue des trois grands de la négritude. Peut-être par une action politique moins visible. Par une langue poétique moins flamboyante et en apparence moins élaborée que celle de Césaire.

Pigments___N_vralgies

Ici, les mots, dans leur dépouillement touchent juste, non dans leur solitude, mais bien grâce et par le rythme suscitant leur collectif.

C'est un chant gardant mémoire du/des cri(s), marqué par les violences de l'esclavage puis de la colonisation. Toute honte revomie après avoir été lentement bue dans le silence de la résistance. Une poésie de la souffrance d'être de ceux-là comme le sont les romans de Sony Labou Tansi.

Ici, dans sa nudité, un rêve brisé, pas simplement de façon analogique (figurative) mais bien aussi matérialisée dans l'espace du poème. Avec une circularité, ou un décalage dans la symétrie. Une simplicité éprouvante, partageable par tous, sans pour autant qu'il faille oublier d'où il parle.

Pour ce minuit:

"MON CŒUR RËVE

DE BEAU CIEL PAVOISÉ DE BLEU

sur une mer déchaînée

contre l’homme

l’inconnu à la barque

qui se rit au grand large

de mon cœur qui toujours rêve

rêve et rêve

sur une mer de bonheurs impossibles."

(Léon-Gontran Damas, Névralgies (1966), réédité dans Pigments, Névralgies, Paris, Présence Africaine, 2001, p. 84)

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