Bab'Aziz
Quelques mots sur le film du conteur Nacer Khemir: Bab'Aziz, Le Prince qui contemplait son âme (2006).
Une quête initiatique pour une enfant à l'aube d'une autre vie, dans des décors épurés, plus symboliques que réels: la marche est celle de la spiritualité, entre espoir de luminescence et bouffonnerie passagère. La trame elle-même est fine: une fillette accompagne son grand-père à une réunion de Derviche. Et dans cet univers de désert, la mystique soufie est partout, comme ce qui fait la tension ombrée de ce conte filmé.
Car on sent "l'âme de conteur" du cinéaste, ou du moins sa vocation et sa pratique: le film ne sacrifie pas le conte, il ne le remplace jamais. Il y a bien une hybridité: l'esthétique de la parole contique ordonne le flux des images et l'agencement du récit. C'est, par exemple, le merveilleux naturel et les histoires enchâssées du conte oriental.
A voir et à méditer